Quelle hygiène intime adopter en cas de fuites urinaires ?

Qu’est-ce qu’une fuite urinaire ?¹

On parle de fuites urinaires quand l’urine s’écoule de manière involontaire, non contrôlable, par l’urètre. Les fuites urinaires peuvent survenir durant l’effort (sport, rire, toux, éternuement…) et ne sont pas précédées par une envie d’uriner. On parle alors d’incontinence urinaire d’effort. Elles peuvent aussi être en lien avec une hyperactivité de la vessie (besoin urgent et incontrôlable d’uriner en dehors de tout effort), on parle d’incontinence urinaire par hyperactivité de la vessie. Chez certaines personnes, les deux types d’incontinence urinaire sont présents.

Un problème qui peut survenir à tout âge^1,2

L’incontinence urinaire d’effort est un problème fréquent puisqu’elle toucherait 1 femme sur 5, voire 1 femme sur 3 selon les études. Le risque de fuites urinaires augmente avec l’âge mais il concerne aussi les femmes plus jeunes, notamment les femmes enceintes et celles qui ont eu un accouchement difficile. En cause, un affaiblissement du périnée (ensemble de muscles qui retiennent les organes uro-génitaux) lié à la grossesse et à l’accouchement, et une faiblesse du sphincter urinaire (muscle qui permet de retenir l’urine).

A noter également que les fuites urinaires peuvent être un symptôme de la ménopause car la chute de la production d’œstrogènes et de progestérone entraîne des envies d’uriner plus fréquentes.

Fuites urinaires et désagréments intimes³

Les désagréments intimes qui accompagnent les fuites urinaires peuvent avoir des répercussions sur la vie quotidienne, mais aussi sur la santé gynécologique. Le contact de l’urine avec la peau de la vulve et l’orifice vaginal augmente le risque de vulvovaginite, qui peut se manifester par une irritation (peau rouge) et des démangeaisons.

Les fuites urinaires augmentent également le risque de macération. Or, on sait que les environnements chauds et humides favorisent la prolifération de bactéries et de champignons, responsables des mycoses et vaginoses.

Enfin, les femmes qui ont des fuites urinaires peuvent craindre l’apparition d’odeurs.

Tous ces problèmes peuvent, par ailleurs, être déclenchés ou aggravés par :

• l’utilisation de produits d’hygiène inadaptés ;
• une toilette intime trop fréquente ou mal réalisée ;
• l’humidité ;
• le port de protections hygiéniques inadaptées ou qui ne sont pas changées régulièrement.

Une hygiène intime modérée mais adaptée⁴

Les femmes qui ont des fuites urinaires peuvent être tentées de faire plusieurs toilettes intimes par jour, par crainte des odeurs. Mais attention, un excès de toilettes intimes est mauvais pour la flore vaginale. Voici les bons réflexes à avoir pour préserver votre intimité :

• Utilisez un produit doux, sans parfum, adapté à votre pH vaginal ;
• Faites une toilette intime par jour, éventuellement deux (au-delà de deux, utilisez de l’eau claire, sans savon) ;
• Nettoyez d’avant en arrière (de la vulve vers l’anus, sans revenir en avant) ;
• Lavez-vous avec les mains propres ;
• Séchez la vulve avec une serviette personnelle en tamponnant doucement (ne frottez pas !).
• Si vous utilisez des protections absorbantes, choisissez des serviettes hypoallergéniques et respirantes, et changez-les régulièrement pour éviter la macération de la peau.

Les fuites urinaires ne sont pas une fatalité. Il existe des traitements efficaces qui permettent d’améliorer les symptômes de l’incontinence et la qualité de vie. Parlez-en à votre médecin.